> NAPOLEON cuisiné à l’anglaise
Ce n’est rien de dire que le réalisateur Ridley Scott a pris des libertés avec l’authenticité historique. On distingue son traitement du (mauvais) sujet Napoléon, à la manière anglaise, empreint de préjugés hostiles et d’antipathie. Il est vrai que le personnage ne pouvait pas plaire à tout le monde. Les Français peuvent retenir la dimension épique et glorieuse de son épopée. Ainsi que toutes les réformes qui, aujourd’hui encore, structurent notre société. Les Européens, légitimement rancuniers (1 à 2 millions de morts sont restés sur les champs de bataille), peuvent préférer dénoncer ses (nombreux) travers. Le film ne s’en prive pas qui réduit l’empereur à ses petitesses. Et le plonge dans une sorte de soumission à sa femme infidèle et à sa daronne cassante. Comme si l’anglo-saxon qui filme Joaquin Phoenix (je l’ai préféré en Johnny Cash ou en empereur Commode) voulait déconstruire un macho belliqueux impérialiste.
Il y a bien du ridicule à juger les gens d’hier et leurs « mauvaises manières » avec des yeux d’aujourd’hui. Entre autres sorties bien plus misogynes, il a dit : « une belle femme plait aux yeux, une bonne femme plaît au cœur ; l’une est un bijou, l’autre un trésor ». What else?