> BONHEUR, le retour

Qu’est-ce donc que ce bonheur qui revient, enfin, dans la parole politique ? Ni de droite, ni de gauche, ni moral ni amoral, ni réservé aux riches et aux vieux, aux hommes et aux blancs, le bonheur est affaire de tous et de chacun. Tout le monde a le droit de fabriquer son bonheur singulier avec les ingrédients dont il dispose. Jadis, la morale, cette mère fouettarde, alléguait que l’intérêt général prévalait sur l’intérêt particulier. Au nom de ce principe, les plus forts ont accaparé tous les intérêts, les généraux comme les particuliers. On ne va pas pleurer les tartufferies qui profitent aux seuls puissants.

Le bonheur, c’est d’abord l’absence de malheur pour les siens et pour soi. Et la collection d’une succession tranquille de plaisirs minuscules.

Dans cette optique, n’en déplaise aux ploutocrates et autres mercantis insatiables, l’hyperconsommation, sans laquelle à les entendre, l’économie ne tournerait pas à plein régime, ne participe pas de la félicité mais de l’asservissement (fièvre acheteuse). On ne saurait assener aux gens qu’être vaut mieux qu’avoir. Chacun fait bien ce qu’il veut. Mais on peut leur dire qu’avoir est nécessaire mais pas suffisant pour être heureux.